Des résidences pour seniors d’aujourd’hui !

Ils ont bien fini par vieillir eux aussi…. Ils ont 70 ans aujourd’hui et on les appelle les Happy Boomers. Les seniors issus de la génération «soixante-huitarde» ont des attentes bien identifiées.

Ils ont eu la chance de connaître la période bénie des 30 glorieuses avant d’être confrontés à des années plus difficiles. On les appelle les Happy Seniors. Ils vont succéder aux Baby Boomers, la génération de leurs parents. Ils ont 70 ans en moyenne aujourd’hui et ils entrent dans une nouvelle étape de leur vie avec la même envie et la même volonté affichées de continuer à en profiter librement et pleinement à tous les niveaux aussi bien dans leur vie personnelle que dans leurs diverses activités. Leur aisance financière leur permet souvent de se projeter dans de nouveaux projets ou de relever de nouvelles aventures, même si l’aspect économique est devenu plus sensible et qu’il fait bien partie des préoccupations. « Cette génération a tout pour elle !, note Frédéric Serrière, conseiller en stratégie sur les questions du vieillissement démographique. Elle bénéficie des progrès de la science et de la médecine. D’où cette envie de bien vivre intensément cette période de son existence. On n’est pas encore trop vieux pour succomber à des nouveaux «pics émotionnels». Au cours des 60 dernières années, les hommes et les femmes ont gagné 13 ans d’espérance de vie en moyenne. En 2017, en France métropolitaine, ce chiffre était de 79,5 ans pour les hommes et 85,4 ans pour les femmes. Pour le cardiologue et nutritionniste Frédéric Saldmann, «les happy boomers vont continuer à bénéficier des formidables progrès de la médecine, des diagnostics et de l’importance de la prévention. Je dis souvent que toute mort avant 120 ans est une mort prématurée ! On mettra encore un peu de temps pour y parvenir. Mais ce qui est sûr, c’est que pour ne pas vieillir, il faut savoir rester jeune dans sa tête et dans son corps. Ne pas décrocher physiquement et souvent professionnellement du reste. Dans un monde qui bouge à une vitesse folle, les seniors ont eux aussi changé ! Ils ne sont plus du tout les mêmes. On qualifie de seniors des gens qui ne le sont plus !»

Selon une étude réalisée en 2018 pour Happy Senior, les résidences seniors qui se développent partout en France ne sont plus considérées comme un lieu de fin de vie pour 56% des plus de 50 ans. La différence avec un Ehpad est bien établie. Et aujourd’hui, une première génération peut en témoigner, il s’agit précisément de celle des baby boomers… les parents de ces happy boomers ! Ces résidences ont permis à ces seniors de continuer à vivre au coeur des villes dans des bonnes conditions, dans un logement moderne, agréable et surtout de rester autonomes tout en bénéficiant de services à l’aide à la personne s’ils le souhaitent. «Les happys boomers seront forcément différents des Baby Boomers. Ils auront d’autres attentes, d’autres souhaits et besoins», note Marc Lebreton, Fondateur des résidences Happy Senior qui travaille activement avec ses équipes à la question. Ces seniors qui ne vont pas tarder à nous rejoindre veulent être implantés au coeur des villes et des activités. C’est une génération qui a beaucoup voyagé, partagé, et qui a l’esprit «club». A nous de leur apporter les bonnes formules.» Pour Frédéric Serrière, cette génération recherchera avant tout la qualité de vie avec la garantie d’être libre et indépendante. «Ces happy boomers se sont fait happer par le travail et par la vie, sans vraiment réfléchir. Elle a vécu très confortablement d’une manière très libre. Avant d’être parfois rattrapée par le stress, et la malbouffe. Cette notion de liberté est encore très présente, on pourrait la résumer par un crédo : «Il faut que j’en profite encore.» Cette génération a envie de vivre, mais elle ne veut surtout pas être enfermée dans un cadre». Frédéric Serrière a ouvert une résidence test à Berlin où les seniors vivent dans le même lieu qu’avec des jeunes. «On rejoint ces résidences pour continuer à y vivre des émotions et être le plus intégré possible à la vie de tous les jours, entouré de gens actifs. Et surtout pour ne pas être jugé par son voisin de palier.» Comme le constate Corinne Baudouin, consultante en responsabilité sociale des entreprises, ces résidences seniors sont très en vogue aux Etats-Unis et au Canada. «Je sais qu’il y a des avantages à ce vivre ensemble en théorie mais en pratique, je ne sais pas comment cela se gère ! C’est un peu utopique pour l’instant. Ces seniors ont envie d’être au milieu de la ville, c’est une certitude. Ils ont besoin d’évoluer avec des personnes qui partagent leurs modes de vie. Ils n’ont pas forcément envie de replonger dans des cris de bébé ou dans une soirée adolescente. Je crois plus à une cohabitation proche dans le quartier oui, mais pas à l’intérieur d’une même résidence.» Le Dr Saldmann, lui, insiste sur les deux dangers que sont la sécurité et l’inactivité ! «Comme le disait Albert Einstein, «la vie, c’est comme la bicyclette : on arrête de pédaler ?» On tombe ! L’être humain est comme une montre automatique, il se recharge dans le mouvement ! Tout individu qui reste dans ce mouvement demeure en meilleure forme. La meilleure façon de vivre longtemps et bonne santé, c’est de rester actif physiquement et professionnellement. C’est en s’ouvrant aux autres que l’on se stimule. Il est essentiel que ces résidences soient un lieu de rencontres, d’échanges à travers les générations. Plus elles seront closes et fermées, plus le danger sera réel !»

Autre fait acquis : il est plus facile de financer aujourd’hui les séjours dans ces résidences. «La notion du patrimoine est importante, souligne Corinne Baudoin. La maison est souvent le seul bien que l’on veut transmettre même si parfois on n’est plus en l’état de l’entretenir.» Happy Senior a été pionnier dans ce domaine en proposant aux seniors des formules financières personnalisées qui permettent de valoriser leurs actifs tout en devenant locataires dans une résidence confortable sans diluer pour autant l’héritage.

La résidence Senior des happy Boomers est-elle à inventer ? Les bases solides existent même si les acteurs du marché ont conscience qu’ils devront être réactifs, et proposer des nouvelles formules dans les années à venir. «Ce secteur va encore bouger, mais tout cela est très intéressant», reconnait Marc Lebreton. Frédéric Saldmann estime que le concept même de ces résidences sera peut-être l’objet d’une réflexion de fond : «J’imagine des résidences dans lesquelles les gens viennent le temps de se remettre en forme ! Ces résidences doivent être des lieux qui permettent de se remuscler à tout point de vue, des lieux de stimulation. Ces résidences sont encore trop souvent des espaces clos où l’on enferme une génération sur elle même. Plus c’est le cas, plus elle devient alors vulnérable à tout points de vue. Il va falloir réinventer pour la prochaine génération une autre façon de vivre pour les seniors (…) On n’a pas assez remarqué que les seniors ont changé et qu’ils ne sont plus du tout les mêmes !»

Les Happy Boomers ne sont plus à une révolution près il est vrai…

article réalisé par Nicolas Pigasse

Categorie: Actualités